Modèles
Réalisation de la visualisation de données
Dans cette page :
Une fois que le message, la fonction et le public cible sont cernés au moment de la conceptualisation, il est maintenant le temps de réaliser le graphique.
Avant d’aborder les différentes recommandations qui entourent la création d’un graphique, il faut d’abord comprendre les différents éléments qui le composent.
A -Titre principal
B - Ordonnée (Axe Y)
C - Abscisse (Axe X)
D - Étiquette de l’axe
E - Grille de fond
F - Série de données
G - Source
Mise en forme
Privilégier le texte horizontal
Puisque le texte vertical est difficile à lire, on place les étiquettes des axes à l’horizontal.
Diviser en plusieurs petits graphiques
Un graphique qui comporte plus de 4 catégories crée de la confusion. Cependant, il existe bien des cas où le nombre d’éléments à comparer dépasse la limite conseillée. Il est possible de répéter le même graphique, à taille réduite, en n’incluant qu’une catégorie par graphique. De cette façon, la tendance au sein de chaque catégorie est clairement lisible. L’important est d’utiliser la même échelle pour tous les graphiques.
À faire
Éviter les graphiques 3D
La troisième dimension déforme les graphiques en gonflant la valeur visuelle d’une donnée par rapport à sa valeur numérique.
Éviter la double ordonnée
Quand un graphique présente deux variables avec des unités différentes, il est tentant de vouloir utiliser deux axes Y. Cette méthode amène une interprétation trompeuse des données en raison de l'effet visuel créé par la double échelle des Y.
À ne pas faire
Contenu
Donner un titre directif
On choisit un titre qui guide la lecture du graphique pour le public, de manière à ce qu’il n’ait plus qu’à « confirmer » sa compréhension de l’analyse en lisant votre visuel.
Différencier les projections des données réelles
Les projections sont des données hypothétiques. L’utilisation d’un pointillé pour illustrer les projections évite de les confondre avec les données réelles qui, elles, sont basées sur des observations concrètes.
Mettre l’accent sur les données importantes
Dans un graphique, il peut exister plusieurs niveaux de hiérarchie. Certaines données servent à apporter du contexte, alors que d’autres sont au cœur même du message. Pour différencier visuellement les niveaux de hiérarchie, on doit faire ressortir les données les plus importantes.
Voici quelques stratégies pour y arriver :
- réduire le poids visuel des données de contexte en les grisant ou en diminuant leur visibilité
- augmenter le poids visuel des données importantes en utilisant une zone de couleurs ou en épaississant le trait
- ajouter, si nécessaire, des annotations qui guident l’oeil
Utiliser un ordre qui amène du sens
Pour augmenter la compréhension du message du graphique, il faut choisir le bon ordre des données, soit ordinal ou nominal.
Les données ordinales sont des données qui possèdent un ordre inhérent. Par exemple, des groupes d’âges, des dates ou une échelle d’évaluation de « très mauvais » à « très bon ». Pour ce type de données, il est recommandé de suivre l’ordre inhérent de manière à ne pas compliquer la lecture pour le public.
Les données nominales ne possèdent pas d’ordre inhérent. Par exemple, les destinations touristiques au Québec ou des types de sports d’hiver pratiqués par la population. Pour ce type de données, il est recommandé d’utiliser un ordre qui facilite la lecture du graphique, c’est-à-dire la comparaison des données entre elles. Par exemple, l’ordre de performance du pire au meilleur score.
Rendre visibles les données manquantes
Les données manquantes révèlent souvent quelque chose d'important : problèmes de collecte de données, changement de méthodologie, etc. Les montrer évite de tromper le public, même par inadvertance.
Il existe quelques manières de présenter l’information manquante :
- Montrer les écarts : rendre l’information manquante explicite, soit par le biais de vide dans la page, soit avec un texte.
- Ajouter une catégorie : ajouter, par exemple, une catégorie « non-répondants ». Cette nouvelle catégorie doit être atténuée visuellement comparé aux autres.
- Interpoler : combler les lacunes par une moyenne pondérée, un modèle de régression ou un lisseur pour les séries chronologiques.
- Se concentrer sur ce qui est disponible : changer l’orientation du visuel et se concentrer uniquement sur les sous-sections pour lesquelles des données sont disponibles.
- Continuer de chercher des données : si les données ont déjà été collectées, les agréger et/ou les consolider.
Utiliser une période pertinente
Il faut choisir la période adéquate selon les données et les analyses effectuées. Par exemple, un graphique qui parle des changements climatiques peut présenter ses données sur plusieurs milliers d’années. À l’inverse, un graphique qui parle d’un accident routier peut se concentrer sur quelques minutes.
Axes et grilles de fonds
Inclure les unités au-dessus de l’axe
Pour les axes verticaux, on place le titre précisant les unités au-dessus de l’axe. Cela évite de devoir répéter l’unité sur chaque étiquette en plus de ne pas avoir à l'inclure dans le titre. Cependant, pour les pourcentages et les heures, on peut les inclure directement dans les étiquettes.
Ne pas faire des axes brisés
Les axes verticaux « brisés » sont des axes qui ne sont pas représentés dans leur entièreté, ignorant une section plus ou moins grande, de manière à inclure une donnée « aberrante », qui sinon aurait pour conséquence d’aplatir le reste de la distribution. Cette pratique est déconseillée, car elle donne une représentation erronée des données.
Le temps va de gauche à droite
La société occidentale a une conception du temps linéaire allant de gauche à droite. On suit cette convention lorsque des données temporelles sont présentées.
Utiliser des intervalles logiques
Certaines données peuvent avoir été récoltées à des intervalles irréguliers. Il est important de présenter cette irrégularité de manière visuelle en respectant les écarts qui séparent ces données dans la réalité.
Utiliser des axes similaires
On utilise une même échelle pour les axes de plusieurs graphiques côte à côte qui utilisent les mêmes unités. De cette façon, la comparaison visuelle se fait plus aisément.
Éviter les redondances
Afin d’éviter les redondances entre les axes, les étiquettes ou la grille de fond, trois approches sont possibles :
- Étiquette sur chaque point de données : à utiliser lorsque la précision est la priorité et que le graphique ne contient pas plus d’une dizaine de points de données.
- Inclure un axe étiqueté : méthode qui permet d’alléger les graphiques en soustrayant un élément visuel dans l’espace réservé aux données. Elle offre cependant moins de précisions et ne sert qu’à donner un ordre de grandeur de l’échelle utilisée.
- Inclure une grille de fond : méthode qui est un compromis entre les étiquettes et l’axe apparent. Il faut ajouter une étiquette à côté de chaque ligne de la grille.
À ne pas faire
À faire
Atténuer les grilles de fond
La grille a moins d’importance que les autres éléments et ne doit pas attirer l’attention. Elle doit cependant respecter les contrastes d’accessibilité et demeurer visible.
Légendes et étiquettes
Intégrer le texte dans le graphique
Pour qu’un graphique soit plus facile à lire et à comprendre, le texte peut y être directement intégré. Cela évite les allers-retours constants entre le graphique et le texte en périphérie comme cela peut être le cas avec la légende.
À faire
Éviter les acronymes
Même s’ils prennent moins de place, les acronymes sont déconseillés.
Formater des étiquettes de façon cohérente
Le formatage des étiquettes doit suivre la hiérarchie visuelle du graphique. Par exemple, si certains éléments doivent être mis en évidence ou atténués, leurs étiquettes respectives devront suivre la même logique.
Inclure les sources et les notes
Les sources et les notes doivent être affichées en dessous du graphique, dans un style atténué.
Dernière mise à jour : 19 avril 2023